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Lettre aux femmes de ma vie

J’ai aujourd’hui 23 ans et je crois pouvoir dire que j’ai la chance d’avoir toutes les cartes en main pour devenir une femme accomplie. Tout ce que j’ai envie d’être, sans dépendre de personne.


Le chemin a été long et sera encore fastidieux, mais j’ai en mains toutes les clés nécessaires et ce n’est pas uniquement grâce à moi.


J’ai été élevé dans l’idée que je devais pouvoir être capable de tout assumer sans avoir besoin de l’aide de qui que ce soit. J’ai aussi appris très jeune, que mon genre allait être un obstacle dans ce que j’allais vouloir entreprendre plus tard, mais aussi dans mes relations humaines. J’ai vécu toute mon adolescence dans le doute, le questionnement. À essayer de comprendre comment gérer ce corps qui change et qui ne semble plus m’appartenir. À me prendre de plein fouet, le comportement de certains hommes mal intentionnés, les premières mains baladeuses que je n’avais pas cherché, les propos sexistes, les moqueries. À essayer de me foutre du harcèlement que je subissais, alors qu’il me rongeait. J’ai tout simplement essayé de grandir sans écouter ce que la société voulait de moi, puis par épuisement, je suis rentrée dans un moule pour que l’on me laisse tranquille.


Grâce aux femmes qui ont fait mon éducation, j’avais tout de même en tête que je ne pouvais compter que sur moi-même et qu’un jour ou l’autre, j’allais devoir m’affirmer. Sans ça, je serais malheureuse toute ma vie et je n’atteindrai certainement pas les buts que je me fixerai.


Ma mère me rappelait sans cesse que je devais marcher la tête haute et être fière de ce que j’étais malgré ce que les gens disent. Même si j'ai quelques fois pu lui faire peur, ma mère n'a jamais cessé de croire en moi et m'a toujours tiré vers le haut. Mes tantes me répétaient inlassablement que je devais le plus vite être indépendante professionnellement et financièrement, pour avoir le luxe de savoir me débrouiller totalement seule. Tout comme mes cousines que j’ai toujours admirées du coin de l’oeil tant elles m’ont prouvé par leur chemin l’importance de faire ses propres choix.


Mes grands-mères, nées pourtant à une époque où la femme avait la même place que du beurre doux dans le frigo d’un Breton, m’ont toujours montré qu’il était vital de s’affirmer au sein de son foyer.


Ma grande soeur, avec toute la pudeur qui la caractérise, m’a toujours fait entendre qu’il était nécessaire d’être déterminée peu importe les obstacles qui se dressent devant moi. Et c’est elle qui n’a pas hésité à m’éduquer aux combats féministes pour faire de moi une battante.

Ma petite soeur, aussi jeune soit elle, est la meilleure incarnation de ce qu’est la tolérance et le respect envers ce qui ne nous ressemble pas. Elle me donne foi en la future génération qui continuera à se battre pour l’égalité des genres.


Puis il y a mes amies, qui elles représentent tout à fait la femme libre du 21e siècle. Fortes, indépendantes et ambitieuses, ce sont des féministes affirmées qui ne se laissent pas marcher sur les pieds. Elles ont compris que le combat n’était pas terminé, et ont pour valeur commune la sororité. Elles n’ont pas peur de se faire entendre et savent me donner la force de croire en moi.

Quand elles sont là, je me sens partout chez moi, à ma place.


Chaque jour, grâce à leur amour, leur amitié, leurs qualités, leurs défauts, leurs valeurs, leurs convictions et leur esprit de combattante, toutes ces femmes m’aident à devenir meilleure.


Elles m’ont appris, à leur manière, à être ce que je voulais être, à dire non quand je voulais dire non et à foncer quand j’avais une opportunité. À me tromper aussi, pour apprendre de mes erreurs. Elles ont toutes réussit à me faire comprendre que l’avis des autres ne devait pas m’importer, que j’étais belle, intelligente et douée, même si d’autres ont voulu m’en faire douter. Elles m’ont enseigné le pardon, la tolérance, la puissance du combat. Elles m’ont aidé à faire face au poids du sexisme qui pèse si lourd sur nos épaules. Et elles m’ont toutes affirmés que j’avais encore plus de courage que ce que je pensais, pour y faire face.


Je voudrais dire merci à toutes ces femmes, et je ne saurai pas comment leur dire autrement qu’au travers d’une lettre. Je suis fière d’être entourée de toutes ces perles, et j’ai hâte de continuer mon chemin à leur côté. Croyez-moi, je ferai tout ce que j’ai en moi pour vous rendre ne serait-ce qu’un centième de ce que vous m’avez donné. C'est grâce à vous que je me sens capable d'avancer, je vous rendrai fières.


Quel bonheur tracer ma route à vos côtés.

Je vous aime.


À ma mère, mes grands-mères, mes tantes, mes cousines Camille et Jeanne. À mes soeurs d’amour, Morgane et Pauline.


A mes amies : Céline, Valentine, Delphine, Romane, Houda, Sherilyn, Laura, Magdalena, Constance, Chloé, Estelle et Jeanne.




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